Un informaticien pris dans une tempête fait naufrage et manque de mourir plusieurs fois quand une vague démente le rejette sur le rivage d’une île déserte. Épuisé, il se traîne sur le sable puis réussit à trouver un creux de rocher où il s’établit tel un Robinson. Les semaines et les mois passent, notre homme subsistant grâce au lait de coco et à quelques bananes vertes, dans une profonde solitude. Au bord de la dépression, alors que barbu et demi nu il veut se noyer, il entend une voix féminine :
– Hello !
Délire ? Hallucinations ? Une superbe femme, habillée chic-ville et parfaitement maquillée lui fait signe.
– Que vous arrive-t-il cher ami ?
– Heu, je suis naufragé, je croyais l’île déserte, répond-il.
– Mais je le croyais aussi jusqu’à ce que je vous aperçoive. Je suis naufragée comme vous, depuis plusieurs années, dit la jolie fille.
– Plusieurs années ? Mais à vous voir on dirait que vous sortez du « France » et de ses galeries haute couture !
– Merci, c’est gentil ! En fait j’ai un petit métier à tisser que je me suis fabriqué, en bois, et je tisse des fibres de coco. Pour la couleur, j’ai trouvé de ravissants coquillages dont je tire une teinture.
– Mais ces bijoux ? Poursuit l’homme, ahuri.
– Ils vous plaisent ? Je les ai f ondus moi même à partir d’un minerai que j’ai découvert là bas à flanc de montagne. Je suis assez fière des moules à cire que j’ai fabriqués. Mais suivez-moi, je vous invite plutôt à vous restaurer et à vous reposer chez moi, vous avez l’air épuisé.
Complètement hébété, le type la suit et découvre un superbe bungalow avec piscine.
– Non d’un chien, pense-t-il, elle est sacrement débrouillarde, cette femme.
Et il s’affale sur le canapé.
– Je vous sers quelque chose à boire? Lui demande son hôtesse.
– Heu, si c’est encore du lait de coco, non merci j’en ai ma claque.
– Du lait de coco ! Qu’il est drôle ! Non bien sûr ! Je distille un petit alcool dont vous me direz des nouvelles. Avec ou sans glaçons ?
Plus étonné de rien, le type boit d’un trait quelque chose qui ressemble fort à du whisky, et se voit proposer par la jeune femme une étape dans la salle de bains :
– Vous trouverez un rasoir sur l’étagère. Lui précise-t-elle.
Douché, rasé de près, détendu, il revient au salon et voit son hôtesse vêtue d’un déshabillé transparent et très suggestif. Elle se colle contre lui et lui susurre à l’oreille :
– Dis-moi chéri, je suis sûre qu’il y a quelque chose que tu n’as pas fait depuis très longtemps et qui te manque terriblement…
Décidément halluciné le type répond :
– Non ? ? ! !… Je peux aller consulter mes e-mail en plus ? ? !
Source : Image honteusement pompé chez l’illustrateur Santiago LORENZO